À la découverte du dahu : mythes, légendes et observations en montagne

À la découverte du dahu : mythes, légendes et observations en montagne

À la découverte du dahu : mythes, légendes et observations en montagne

Origines d’une créature mystérieuse

Dans l’imaginaire collectif des régions alpines, le dahu demeure l’un des êtres les plus intrigants. Créature mythique à mi-chemin entre la légende et le folklore montagnard, le dahu est surtout connu pour sa silhouette déséquilibrée, avec ses pattes d’un côté du corps plus courtes que de l’autre, un détail anatomique censé lui permettre de circuler sur les pentes escarpées des montagnes.

On retrouve des récits similaires à travers différentes régions montagneuses, notamment dans les Alpes françaises, suisses et italiennes, ainsi qu’en Auvergne. Chaque vallée possède souvent sa propre version du dahu, parfois nommé « dahut », « dahuc » ou encore « dahu alpinus ». Son apparition dans la tradition orale remonte à plusieurs siècles, bien qu’aucune trace écrite ancienne ne mentionne formellement sa présence. L’histoire du dahu s’est propagée principalement au fil des veillées d’hiver dans les refuges, les cabanes de chasse et les chalets de montagne.

Portrait du dahu : description et caractéristiques

Le dahu est généralement représenté comme un animal de taille moyenne, proche d’un chamois ou d’un bouquetin, doté d’un pelage épais adapté au climat montagnard. Mais ce qui le rend vraiment unique, c’est l’asymétrie de ses membres.

Selon la légende, il existerait deux variétés de dahus :

  • Le dahu dextrogyre, dont les pattes droites sont plus courtes, qui tourne uniquement dans le sens des aiguilles d’une montre autour des montagnes.
  • Le dahu lévogyre, dont les pattes gauches sont plus courtes, qui tourne dans le sens inverse.

Ce détail a son importance puisque lorsqu’un dahu rencontre un congénère de l’espèce opposée, leur rencontre tournerait inévitablement à la confrontation, faute de pouvoir suivre le même chemin.

On raconte également que le cri du dahu est discret, presque inaudible, ce qui rend son observation difficile. Certains disent l’avoir entrevu furtivement dans la brume matinale, ou repéré ses empreintes (souvent forgées de toute pièce par des compagnons taquins).

Le dahu dans le folklore et la culture populaire

Si le dahu occupe une place si particulière dans la culture alpine, c’est aussi parce qu’il est au cœur de nombreuses blagues et rites d’initiation. Qui n’a jamais entendu parler de la « chasse au dahu » ? Organisée à la tombée de la nuit, lampe frontale vissée sur le front, cette fausse excursion est en réalité une farce orchestrée pour piéger les nouveaux venus en montagne.

Les « anciens » entraînent les touristes ou les débutants dans la montagne à la recherche de l’animal mythique. Avec tact et complicité, ils les guident dans les bois ou sur les flancs d’un alpage, munis d’un sac à patates et de jumelles, sous prétexte d’y capturer un dahu grâce à une technique secrète. L’intérêt, au fond, est davantage de partager un moment de rire collectif que de réellement piéger quelqu’un. Cette tradition bon enfant symbolise l’hospitalité et l’humour des montagnards.

Le dahu a aussi inspiré des artistes, écrivains et même certains produits touristiques. On le retrouve sous forme de peluches, de logos de stations de ski ou d’enseignes de gîtes. Dans certaines communes alpines, des « fêtes du dahu » sont organisées, notamment en Savoie et en Haute-Savoie, avec au programme : randonnées thématiques, expositions de photos, lectures de contes et animations pour les enfants.

Peut-on vraiment observer un dahu en montagne ?

En termes purement scientifiques, le dahu n’existe pas. Aucun biologiste n’a jamais pu démontrer la présence d’un tel animal, et on ne trouve aucune preuve fossile ni génétique. Pourtant, chaque année, des dizaines de témoins affirment avoir aperçu une créature « étrange » lors de leurs randonnées hivernales ou estivales.

Mais alors, que voient-ils réellement ? Il peut s’agir de :

  • Chèvres des montagnes se déplaçant sur des terrains abrupts, donnant l’impression d’une démarche déséquilibrée.
  • Illusions d’optique dues à la brume, aux ombres ou aux effets de lumière du soleil à travers les sapins.
  • Créations volontaires destinées à entretenir la légende, telles que des sculptures en bois, de fausses empreintes ou des panneaux indicateurs menant à un « territoire du dahu ».

Quoi qu’il en soit, partir en montagne avec l’espoir — ou le prétexte — d’observer un dahu reste pour beaucoup un plaisir. C’est aussi l’occasion de sensibiliser à la biodiversité et au respect des espaces naturels.

Tourisme et marketing autour du dahu

La popularité du dahu dépasse le simple cadre du mythe. Dans les Alpes, certaines stations de ski et offices de tourisme ont intelligemment intégré le dahu dans leur stratégie marketing. Il séduit autant les touristes en quête d’authenticité que les familles avec enfants, avides de contes et d’aventures ludiques.

Voici quelques exemples d’initiatives locales autour du dahu :

  • Des sentiers thématiques balisés, où les promeneurs suivent des panneaux racontant l’histoire du dahu.
  • Des livrets-jeux distribués aux enfants pour apprendre tout en s’amusant pendant une randonnée.
  • Des ateliers de fabrication de dahus en origami ou en pâte à sel dans les clubs enfants des stations.
  • Des animations de nuit où, avec un guide, les familles partent en expédition pour « entendre le cri du dahu ».

Certains artisans locaux ont développé une gamme de produits dérivés autour du dahu : confitures, t-shirts, objets en bois ou encore bières artisanales portant son effigie. Une manière douce de soutenir le tourisme local tout en valorisant le folklore régional.

Une légende qui traverse le temps

Le dahu occupe aujourd’hui une place toute particulière dans l’univers de la montagne. Bien qu’imaginaire, il continue d’éveiller la curiosité des petits et des grands, et surtout de raviver ce lien précieux entre l’homme et la nature. Il offre un prétexte merveilleux pour découvrir les paysages alpins autrement, pour partager des moments conviviaux et pour raconter, encore et encore, les histoires d’hier dans le décor d’aujourd’hui.

Alors, lors de votre prochaine balade en montagne, ouvrez grand les yeux. Dans une clairière, au détour d’un sentier ou juste derrière un rocher… Qui sait, peut-être y croiserez-vous — ne serait-ce que dans votre imaginaire — l’ombre furtive d’un dahu.